Du Nord au Sud, récit d’une expérience
« C’est un acte faux, c’est un artifice, tout est préparé, c’est pas naturel. Je dirais en plus que dans la nature le théâtre n’a aucun sens. (…) Il s’agit d’un artifice qui est capable pour un instant de suspendre la réalité. On peut suspendre la réalité seulement si on est capable de produire du réel. »
Roméo Castellucci
C’est devenu un label, un gage d’authenticité, un titre de roman récemment : « D’après une histoire vraie ». Sur l’air du grand retour, on célèbre pêle-mêle autofiction, cinéma du réel, spectacle documentaire, art de l’intime… Et bienvenue aux protagonistes lambda d’une situation donnée pour interpréter leur propre rôle ou faire acte de témoignage.
Mais que donne-t-on à voir ou entendre quand on s’empare d’une réalité pour la représenter ? Faut-il nécessairement démêler la fiction du réel, le vrai du faux, distinguer le témoin de l’interprète, l’acteur du porte-parole, le professionnel de l’amateur ? Des histoires intimes à l’histoire avec un grand H, que révèle-t-on du monde entre détournement et interprétations personnelles ou collectives ?